Du 1er au 28 février 2016. Pendant qu’Alex profite de la neige en montagne, je rêve d’un jardin à l’ancienne, où les courbes maîtrisées se mêlent à l’exubérance végétale et où les simples se font belles… Et s’il n’y avait qu’un pas de botte entre le songe et l’éveil ?
Trafic de brouette
Les voisins ont bien rigolé : j’ai repris mes trajets en brouette pour acheminer du beau fumier de vache bien composté dans le jardin. Au total, une dizaine d’allers-retour de deux kilomètres effectués, ça fait parler les petits vieux 😉
Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, les convois sont arrivés à bon port, parfois accompagnés par une ribambelle de chiens… Ça occupe tout le monde !
Conversion de la butte en planche surélevée
En janvier, je retirai les branches enfouies de notre butte-serpent. Suite à cette dernière remise en question, qu’allait-elle devenir ? Et puis l’inspiration est revenue : et si j’ajoutais une bordure plus visuelle, toujours avec des éléments récupérés dans le jardin ou au village ?
C’est ainsi que l’idée d’une planche permanente, surélevée d’une quinzaine de centimètres, a fait son chemin. Je me suis inspirée des traditionnelles bordures en plessis, selon la méthode médiévale :
Ils délimitent les espaces au sein du jardin […]. Leur usage se développe à la fin du Moyen Age, pour devenir une constante à la Renaissance ; les plus anciens semblent avoir surtout servi à protéger les plantes fragiles : ils sont réalisés en branchages tressés selon une technique qui ne varie guère, et que l’on trouve d’ailleurs encore aujourd’hui dans les campagnes.
Laurence Lemontréer, Que sait-on du jardin médiéval ?
Mode d’emploi
- Mise en place des appuis en bois avec une massette à intervalles réguliers,
- Pose des branches de différentes essences (buis, prunellier, cornouiller, noisetier) contre les appuis, à l’intérieur de la planche,
- Nivellation de la terre de l’ancienne butte jusqu’aux bordures, ajout de fumier composté en surface,
- Pose d’un mulch varié, en fonction des endroits et des réserves : herbe tondue, feuilles mortes, paille, adventices, copeaux de bois, sciure.
Quelle différence entre la planche surélevée et la butte ?
- La hauteur est moins importante et le sol est réparti de manière plane.
- Pas d’enfouissement de matière organique, contrairement à ce que j’avais fait en 2014 et 2015. Les apports éventuels seront uniquement amenés par la surface, comme la nature le fait si bien, notamment dans la forêt.
Il est possible que les branches se dégradent plus rapidement que ce que j’imagine (quelques rapides années ?), seul l’avenir me le dira. J’ai désormais hâte de voir le jardin se parer de belles fleurs, fruits et légumes, telle une jungle luxuriante rythmée par le dessin des allées…
Survivance végétale
Même avec le retour du froid et du gel, le jardin conserve son allure printanière. Mais pour combien de temps ?
Les arbustes voient leurs premiers bourgeons naître sous une météo plus qu’incertaine : lilas, saule pleureur.
Certains légumes et aromates passent pour l’instant bien la saison froide : blette, sauge. La ciboulette est repartie comme si l’hiver était bien terminé, nous en profitons déjà dans nos salades.
Pendant les frimas, l’inattendu se dévoile aussi : dans un des murs du jardin, un minuscule laurier (?) sort de sa cachette ; un plant oublié de diplotaxis et mon fidèle plant de consoude se tiennent chaud dans la planche.
du coup ta bordure en plessis est la même base que le mur en torchis. ^^
Si on veut 🙂
D’ailleurs, ça sera sûrement expérimenté un jour, peut-être dans un abri de jardin !